UP Décanat de Fribourg

Il ne fait nul doute que chacun de nous s’est déjà posé, au moins une fois, des questions sur la fin du monde : quand est-ce qu’elle aura lieu, que se passera-t-il ? Nous savons aussi que de telles questions, d’ordre eschatologique sans doute, sont bien présentes dans les diverses religions du monde. Chacune d’elles élabore un récit ou des récits qui tentent de répondre à la question de la fin du monde.

Dans l’évangile de ce trente-troisième dimanche du temps ordinaire de l’année liturgique B, Jésus, sachant que la conception de la parousie pour l’Israël de son époque est imminente, souligne que : « … le Fils de l’homme viendra dans les nuées avec grande puissance et avec gloire. Il enverra les anges pour rassembler les élus des quatre coins du monde, depuis l’extrémité de la terre jusqu’à l’extrémité du ciel » (Mc13, 26-27). Cela symbolise une réunion universelle des croyants au moment du retour du Christ, peu importe leur origine géographique ou culturelle. Les élus font référence à ceux qui ont placé leur foi en Dieu, et l’image des quatre coins du monde signifie que cet appel s’adresse à toutes les personnes, de partout sur Terre. C’est donc une vision de rassemblement, de rédemption et d’unité universels pour ceux qui s’ouvrent à la miséricorde de Dieu. Jésus, pour faire comprendre à ses contemporains et à nous aujourd’hui que son règne n’est pas une question du temps, dit : « Quant à ce jour et à cette heure-là, nul ne les connaît, pas même les anges dans le ciel, pas même le Fils, mais seulement le Père » (Mc13, 32).

Cette déclaration souligne le caractère imprévisible de cet événement ou de ce règne, souvent appelé la « parousie » ou le « retour du Christ ». En raison de cette incertitude, le Christ veut mettre davantage l’accent sur la nécessité de vivre dans un état de vigilance spirituelle et de préparation constante, plutôt que de chercher à deviner la date précise. Jésus nous exhorte à prendre au sérieux la venue de son règne qui, en réalité, commence dès que chacun le reçoit avec foi. Le règne du Christ commence donc quand nous apprenons au quotidien qu’à la fin de tout, il n’y a pas une trahison mais une amitié, il n’y a pas une blessure mais une consolation, il n’y a pas un juge méchant mais un Dieu miséricordieux. Pour nous entraîner dans ce chemin d’espoir qui nous soulage des souffrances provoquées par notre pensée sur la fin du monde, la foi nous est indispensable.

Père Ruphin Kabondo